« Un jour de plein hiver, une reine était assise à sa fenêtre encadrée de bois d'ébène et cousait. Tout en tirant l'aiguille, elle regardait voler les blancs flocons. Elle se piqua au doigt et trois gouttes de sang tombèrent sur la neige. Ce rouge sur ce blanc faisait si bel effet qu'elle se dit : « Si seulement j'avais un enfant aussi blanc que la neige, aussi rose que le sang, aussi noir que le bois de ma fenêtre ! » Peu de temps après, une fille lui naquit ; elle était blanche comme neige, rose comme sang et ses cheveux étaient noirs comme de l'ébène. On l'appela Blanche-Neige. Mais la reine mourut en lui donnant le jour. »

Song Joo Hee, sourire au lèvre, ferma le gros ouvrage qu'elle tenait entre ses mains. C'était beau, le français, une jolie langue aux sonorités bien étranges mais agréable. La jeune coréenne n'avait que peu compris le sens de cet extrait mais, le principal était là : c'était joli. C’était l’un de ces samedis que l’on attendait à la fois avec impatience, mais que l’on redoutait tout aussi. L’hiver était déjà bien entamé, un épais manteau blanc avait recouvert toute la ville de Séoul.  Chacun patientait, sagement pour certain, bruyamment pour d’autre, d’avoir fini les quelques tâches qu’on se voyait obligé de faire, le week end, faute de temps en semaine. Ranger sa chambre, faire le ménage, les poussières, nettoyer son linge, et peut être même faire ses devoirs. Joo Hee, elle, avait opter pour une lecture avant d'entamer son service en tant que serveuse. Un fin manteau de neige avait, en effet, recouvert la ville depuis plusieurs jours, chose qui annonçait l'arrivée officielle de Noël. C'était toujours à la même époque qu'une petite nostalgie faisait déprimer la serveuse ; en quelques années sa vie avait prit un tournant qu'elle n'avait jamais imaginé. Rien de dramatique – quoi que – mais lorsqu'on a été habitué depuis le plus jeune âge à vivre dans un cadre agréable sas se soucier grandement de l'argent, être confrontée aux problèmes financiers avait de quoi désarçonner. Du jour au lendemain la société de son père avait fait faillite, peu de temps après, ses parents lui annoncèrent leur divorce, et depuis, la coréenne parcourait de temps en temps la ville à rendre visite à ses deux parents. A cela c'était ajouté une note plus optimiste, l'indépendance qu'elle avait déjà gagné du haut de ses vingt-et-un ans, Joo Hee depuis quelques temps, accumulait deux boulots qui lui permettaient, disons-le, de couvrir correctement ses besoins. Non, elle ne roulait pas sur l'or pour autant, mais pour l'instant, elle se permettait de temps à autre de placer quelques économies afin d'un jour pouvoir voyager dans un pays d'Europe, et pourquoi pas, d'y étudier. Un rêve bien grand pour un oiseau cloué au sol, n'est-ce pas ? Même le père noël n'aurait pu l'aider dans des circonstances pareilles.

« Au bout d'une année, le roi épousa une autre femme. Elle était très belle ; mais elle était fière et vaniteuse et ne pouvait souffrir que quelqu'un la surpassât en beauté. Elle possédait un miroir magique. Quand elle s'y regardait en disant : « Miroir, miroir joli, qui est la plus belle au pays ? » Le miroir répondait : « Madame la reine, vous êtes la plus belle au pays. » Et elle était contente. Elle savait que le miroir disait la vérité.
Blanche-Neige, cependant, grandissait et devenait de plus en plus belle. Quand elle eut atteint ses dix-sept ans, elle était déjà plus jolie que le jour et plus belle que la reine elle-même. Un jour que celle-ci demandait au miroir : « Miroir, miroir joli, qui est la plus belle au pays ? » Celui-ci répondit : « Madame la reine, vous êtes la plus belle ici, mais Blanche-Neige est encore mille fois plus belle. » La reine en fut épouvantée. À partir de là, chaque fois qu'elle apercevait Blanche-Neige, son cœur se retournait dans sa poitrine tant elle éprouvait de haine à son égard. Elle en avait perdu le repos, le jour et la nuit. »


Après un bref passage à la bibliothèque, de gros ouvrages serrés contre elle, la jeune femme pressa le pas, dans les rues enneigées de Séoul encore peu fréquentés. Elle avait troqué l’habituel uniforme féminin de serveuse contre une petite robe blanche, et des collants sombres. Mêlé aux quelques discussions, le martèlement de ses talons sur le sol, résonnait, et se rependait en écho étouffés par l'épaisse pellicule de blanche qui couvrait le sol. Le regard droit devant elle, le visage levé, un sourire imperceptible mais confiant sur les lèvres, la démarche grâcieuse, telle était la Joohee que l’on connaissait. La coréenne est une amie idéale, bien souvent prête à vous aider sans rien demander en échange ou à sortir dans le froid afin de boire un chocolat chaud. Cette bonté, n'est pourtant pas à tout épreuve. evitez de la déranger quand elle est en train de réviser même s'il est difficile de la perturber vraiment. si vous ne lui apportez pas votre aide de manière utile, veuillez ne pas l’importuner. elle risquerait de le prendre mal puisque notre demoiselle Song a à coeur d'étudier un jour dans un pays étranger elle travaille dur pour réaliser ce rêve. Timide mais enjouée, Joo Hee reste et restera une de ces personnes qui illumine votre journée, celle qui fait apparaître un sourire sur vos lèvres sans même le vouloir. Cest peut-être pour cette raison qu'elle n'eut pas vraiment de mal à être accepté à cha, même si ses réticences l'ont au début, un peu bloquée dans ce travail, maintenant qu'elle a trouvé un équilibre avec hyungshik, son travail lui paraît agréable, très agréable même.