Daronne vient de piquer the crise. L'ancêtre hurlait en boucle que c'en était trop, un couteau de cuisine dans la main. Faut dire qu'elle attendait ses mickeys pour la semaine. Il ne fallait pas s'étonner si elle était à cran. Mais est-ce que par hasard, ses fusibles auraient fini par fondre et que je me trouve dans la regrettable obligation de la placer dans un asile de Daronnes ? Non en fait c'était le chat des nouveaux voisins qui -par on ne sait quel miracle- avait réussi à s'introduire dans notre logis, et a fait popo dans son tiroir à soutifs. C'est à se faire pipi dessus. Dommage, la madre n'a pas capté la blague. Pas étonnant. Elle est descendue à la cuisine enfermer le monstre qui crachait tout ce qu'il savait en attendant que M. et Mme Malade-ouf (nos voisins) viennent récupérer leur bestiole. Son forfait fait, Daronne m'a déboité le tympan en hurlant qu'elle irait chez le véto elle-même. Ce à quoi j'ai répondu « Pourquoi, t'as la petite forme ? » Inutile de préciser que mon humour cinglant lui a échappé.
Bon c'est pas tout ça, mais on m'attend moi. Woowoo -tel le crétin des Alpes marseillaises qu'il était- avait insisté pour refaire la garde-robe pourtant parfaite de notre petite Juju. Je ne vois pas en quoi se promener avec des mini-jupes ras le fruit de mer est provoquant. Au contraire je trouve ça très distrayant et particulièrement intéressant à voir. Et puis de vous à moi, tenter de rendre Julia moins sexy est largement aussi inutile que de présenter un mille-pattes à un concours de coups de pieds au derrière. Je commence à descendre la rue par le truchement d'entrechats quand qui aperçois-je pour ma consternation ? Juju en personne. C'est moi où elle avait la bouche particulièrement pulpeuse aujourd'hui ? Comme à mon habitude je ne prend pas la peine de la regarder en face, non, je m'adresse directement à ses attributs mammaires. « Salut Julia ! Ouah ! Évite les mouvements brusques tu risques d'assommer quelqu'un avec tes roberts ! » Si j'avais eu un public, ça aurait été la marrade générale. Bref, je continue mon chemin -accompagné cette fois- d'une démarche empreinte d'une dignité que rien ne peut faire affaiblir. « Si tu veux, je t'aide à les porter jusqu'au centre commercial ! » Quelle bonté d'âme.
« Comment il va ton fakos ? Il t'a appris à speaker l'anglish ? » Et tout ça sur un ton purement British mesdames et messieurs. Arrivés juste devant le centre commercial je me suis mis à crier un : « Oh ouah look at that ! On dirait un crachat de coucou ! » J'étais en position pré-haka des All Blacks pour faire mine d'observer une substance blanchâtre qui donnait plus envie de dégobiller qu'autre chose. Tout ça uniquement pour que miss Juliato se baisse afin de me laisser admirer son magnifique balcon style renaissance. Ben quoi ? J'en profite avant que l'autre ne débarque sur son cheval blanc ! D'ailleurs en parlant du hameton. Nom d'une pipe en bois ! Woowoo s'approchait de nous avec une démarche qu'il pensait cool, mais moi ça me faisait plus penser à celle d'une chèvre des montagnes suralimentée. « Salut Bro ! » M'exclamais-je.
Je kiff Woowoo, sérieusement. Mais sur ce coup j'trouve qu'il a carrément craqué son slip. Qu'il veuille remplacer les strings de Juju par des culottes petit bateau était une chose, mais m'embarquer là dedans en était une autre. Non mais c'est trop bizarre comme situation. « Au fait Julia, j'ai une blague pour toi ! » Déclarais-je tout en avançant à l'intérieur d'un magasin. « Pourquoi James Bond ? Parce que Julia Masse ! » Hahaha ! Je suis magnifique.
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