L'appartement était de nature modeste mais n'en possédait pas moins un certain charme. Il avait son pesant de goût en matière de décoration et il avait une classe que tout appartement aussi modeste n'aurait pas pu avoir. Encore heureux que j'avais eu le droit d'apporter toutes touches personnelles. Rien de tel, pour ça, que de recouvrir les murs de blanc, de gris et de noir avec quelques formes en stickers ici et là. Un joli mobilier offert par papa et maman pour ce tout premier appartement, le tout aussi chic que les moyens qu'ils possèdent. Une télévision écran plat 16/9 accroché au mur et le tout était joué. Sans parlé de la luxueuse salle de bain. Enfin luxueuse... disons qu'elle avait un confort certain. Disons que j'avais déjà le bonheur d'avoir une baignoire et non une douche alors que la plupart des appartements de cet immeuble possédait une douche. Chanceuse ? Ou alors mes parents avaient sûrement très bien trouvé le nid douillet dans lequel vivrait leur fille tant adorée. La chambre avait le même charme que le reste de l'appartement. Un lit deux place couleur wengé et une armoire double puisque ma garde-robe était très bien remplie. Trop remplie même. Je n'y pouvais rien, j'aimais la mode et surtout, j'aimais dépenser l'argent dans quelque chose d'utile. La nourriture et... les vêtements. Eh bien quoi ? Il faut bien s'habiller pour ne pas attraper froid...

Ce matin, j'étais partit à la douche et m'était vêtue d'un joli pull qui me convenait à merveille descendant jusqu'à mes cuisses qui me permettait de ne pas avoir trop froid tout en restant quelque peu sexy. Je gardais les pieds nus parce que chez moi, c'est propre et on peut marcher sans soucis pieds nus sans craindre de devoir se les laver ensuite. Direction la cuisine pour un bon petit déjeuner. Et quand j'eus le ventre plein, j'allais jusqu'à ma chambre retrouver mon bureau pour m'avancer dans mes devoirs. Nous étions samedi et je pouvais toujours me débarrasser de mes cours de médecine avant de reprendre les cours. Néanmoins, plus je passais de temps penchée sur mon cours et plus j'avais envie de vaquer à une autre occupation. Ni une, ni deux, je repoussais mes bouquins, attrapait mon portable et me jetais sur mon lit. Je composais un rapide sms à mon fakefriend, Cameron. Je savais qu'il devait être disponible pour moi. Il me coûtait assez cher pour me faire attendre et si encore il avait prévu quelque chose, il devrait se décommander. Ce garçon, il était mignon et même si je savais que tout ça était faux, il n'en restait pas moins que j'adorais ça ! Il était là pour moi et m'apportait l'attention que je désirais d'un homme. Alors oui, certes il me faisait débourser de l'argent mais c'était quelque chose de bon.

Citation :

Yah, Cam, tu viens ? J'ai besoin d'aide pour mes cours de médecine. Je sais que tu es intelligent~
Débarque chez moi dès que tu peux. Je t'attends.

Et je déposais mon téléphone à mes côtés en espérant avoir une réponse positive de sa part. Du moins, je ne pouvais avoir qu'une réponse positive de lui. S'il tenait encore à être payer, bien sûr. Je devais avouer que même s'il venait à ne plus vouloir « travailler » pour moi... j'en serais quand même très déçue. Il faut dire que je me suis habituée à sa présence, à ses étreintes et à ses mots doux que je lui demande souvent de me répéter. Un peu comme si on était un vrai couple. Hors tout ça est faux et c'est sûrement mieux comme ça. Les minutes tournant, je quittais ma chambre, portable en main pour me rendre jusqu'au salon et m'installer sur le canapé. J'attrapais la télécommande et zappais de chaînes en chaînes, jetant de bref regard à mon portable qui n'offrait toujours pas d'âme qui vive. Si dans 5 minutes il ne rapplique pas, je lui fais passer un mauvais quart d'heure. Foi de Jules !

Quelle idée. Oui, quelle idée de sortir par un temps pareil, il faisait un temps de chien, et même si notre jeune ami ne ressentait aucunement le froid, c'était purement et simplement stupide de sortir maintenant. Cameron était pourtant obligé de sortir. Il s'est avéré que Julia a choisi ce temps atroce pour lui demander d'aller lui chercher des fraises, paraîtrait-il qu'elle « en avait besoin, maintenant, parce que c'était une affaire de femme, et que dans tous les cas ce n'était pas ses affaires. les fraises devaient être bonnes. » Le jeune Canadien n'avait forcément pas le choix, après tout c'était dit avec tant de gentillesse, il ne se sentait pas du tout obligé. Il faisait sa moue ordinaire en marchant, il y avait des couples partout, il avait pour habitude de passer le temps en se demandant s'ils étaient de faux couples ou de vrais couples. A vrai dire, la plupart du temps, ils avaient tous l'air faux. Il arriva devant un marchand de fruits, il n'avait pas de fraises, ce n'était pas la saison, Cam lui ayant cependant demander s'il n'en avait pas en importé, ce dernier lui répondit que non. Le stock était fini. Il voulut crier au monde combien il détestait ses caprices et ses envies incompréhensibles mais juste au moment où il fut sur le point de chercher une solution quelconque à ce problème, il sentit son téléphone vibrer tout au fond de sa poche. Bien entendu, quelqu'un devait le gêner en cette journée déjà bien pesante dés le matin. Ce fut pourtant un message de la gentille petite Jules, visiblement, elle oubliait tout aujourd'hui ou peut-être s'était-elle ennuyer tout à l'heure et que ces fraises n'étaient qu'un prétexte pour gêner le jeune homme ? Qu'importe. Il devait débarquer chez elle dés qu'il pouvait. Il aurait voulu lui dire non, je ne veux pas, je ne peux pas, je suis malade et j'ai attrapé une maladie sexuelle dangereuse, on ne peut plus faire l'amour ma grande. Eh bien non, il ne pouvait pas, après tout il n'avait pas le choix et à vrai dire, il n'en avait pas vraiment envie au fond. Elle était en manque, peut-être ? Oui, il aurait de quoi s'amuser.

« Bouge pas; j'arrive. » avait-il tapé froidement -dans les deux sens du terme- sur le clavier de son téléphone avant de le remettre en place, elle s'était habitué à ce ton désintéressé, bien évidemment, elle lui demandait constamment de l'attention et de la gentillesse, mais Cameron revenait constamment à son lui habituel, ce n'était pas sa faute, c'était seulement qui il était. Jules ne s'en était jamais plainte à proprement parler, oui, elle lui criait constamment dessus en lui disant qu'il manquait de tact et de gentillesse, mais elle ne s'était jamais plainte à un supérieur à l'agence ou avait demandé de changer de fakefriend. Ils se complétaient étrangement : il demandait une histoire sans problème avec quelqu'un de plus ou moins agréable et sans soucis. Elle demandait une histoire d'amour, d'attention, de gentils mots d'amour tout doux, de petits baisers au matin et à vrai dire, Cameron, aussi peu attentionné qu'il soit les lui a donné, il a appris à la connaître et s'est fait à son éternel côté romantique. Il monta sur sa moto qu'il avait garée près de l'arrêt de bus en cas de problème quelconque. L'engin était d'une taille imposante, c'était une belle bête, la seule fierté du blondinet. Il l'enfourcha et démarra à toute allure. Il ne lui fallut pas bien longtemps avant de se retrouver devant l'appartement de la belle brune à Itaewon. Leurs appartements étaient proches. La route lui était familière, un peu trop même. Il avait un double des clés de la maison de Julia, il monta les escaliers et ouvrit alors la porte pour la trouver devant lui. Assise sur le sofa, regardant la télé. Oui, c'était certain, elle avait oublié les fraises, tant mieux !

« tu t'ennuyais, avoue ? c'est pas une question d'étudier, sinon tu serais gentiment assise à ton bureau et tu bosserais en bonne étudiante que tu es. » Il déposa ses clés et son casque qu'il avait oté et les déposa sur la table à l'entrée. Il vérifia sa coiffure un instant et enleva alors ses lunettes qu'il rangea dans leurs pochettes avant de les déposer à leur tour. Il s'approcha alors de la Baek et s'assit à ses côtés, déposant ses pieds sur la table basse située en face de la télévision, oubliant qu'elle le grondait à chaque fois. Elle aimait la propreté, et alors ? Que pouvait-il y faire, pour cohabiter dans ce monde, il fallait un peu de tout. « bon, sérieusement, tu veux quoi Jules ? tu m'as pas fait bouger le cul pour rien, j'en suis sûr. » La beauté de la chose et de ses paroles se situait dans cette douce attention qu'il avait...oui, elle était...invisible. Inexistante, même.

« Bouge pas, j'arrive » C'était assez froid comme réponse. Comparable à tout ce qu'il savait me donner comme gestes d'affection. Je reposais mon portable à mes côtés d'un geste assez... comment dire... vexé. Lui, aujourd'hui, il allait déguster. J'allais lui faire passer l'envie de me faire passer pour une simple bonne copine, voir une inconnu à ce rythme. Sa cliente, c'était ce que j'étais mais en même temps il n'avait pas forcément besoin de m'y refaire penser à chaque instant de la journée. Si je l'avais payé, c'était pour qu'il soit un bon petit ami, qu'il me fasse croire à une idylle que je n'aurais jamais, du moins, pas à ma connaissance, avec lui. Il avait beau avoir une belle gueule, le reste avait du mal à suivre. C'est la télécommande, en première, qui eut affaire à ma saute d'humeur. Mes ongles manucurés s'acharnaient après ses boutons de caoutchouc et si ces derniers ne se retrouvaient pas taillader alors c'était que le caoutchouc en question était d'une excellente matière. Les fraises, effectivement, lui étaient sortit de l'esprit. A cet instant seul l'envie de poser ses ongles sur la joue de Cameron était présente. Le défigurer à vie. L'empêcher d'être aussi beau. Parce que oui, avec ses airs il arrivait facilement à me faire céder, à m'ôter toutes ces pulsions meurtrière que je ressentais, de temps en temps pour lui. Le bruit de la porte qui s'ouvre et se ferme attira mon attention mais je ne me tournais pas vers lui. Au moins, il savait que je boudais royalement et qu'il lui faudrait faire des sacrifices pour se faire pardonner. Et j'étais bien décidé à ne pas lui foutre la paix. Au moins, ça l'obligerait inconsciemment à changer histoire de ne pas souffrir comme ça tout les jours. Sous son postérieur, qui tomba sans grâce sur le canapé, il me fit perdre ma confortable position et je n'hésitais pas à le lui faire remarquer en claquant ma langue contre mon palais. « tu t'ennuyais, avoue ? c'est pas une question d'étudier, sinon tu serais gentiment assise à ton bureau et tu bosserais en bonne étudiante que tu es. » De quoi je me mêle celui-là...

Je ramenais mes pieds sur ses jambes et les poussais de sorte à ce que ses chaussures dégagent de ma table basse propre. Et finalement, posait mes pieds nu sur le canapé, sur ses hanches, et le poussait en direction de la sortie du sofa. « bon, sérieusement, tu veux quoi Jules ? tu m'as pas fait bouger le cul pour rien, j'en suis sûr. » Quel perspicace... il m'étonnera toujours. Je levais mes yeux aux ciels et appuyait un peu plus sur son séant, le jetant hors du canapé. « Bonjour, oui je vais bien, ne t'inquiète pas trop pour moi. Et puisque tu insistes, j'aimerais effectivement un thé. » Ma mine plus qu'espiègle annonçait la couleur. Je lui en voulais. Définitivement, j'allais lui plomber le restant de sa journée. « Et au fruit rouge s'il te plait avec un sucre. » Allongeant mes pieds sur la place qu'il avait libéré malgré lui, je prenais possession de mon meuble pour m'y installer plus que confortablement. J'étais la princesse ici, et lui mon serviteur. Jusqu'à ce qu'il sache devenir mon prince bien entendu mais ça serait chose difficile voir impossible. Il avait l'allure d'un prince, il avait la gueule d'un prince. Seulement, il n'en avait pas le comportement mental. Gentleman, c'était quand il voulait. Serviable, ouais, mais pas tellement puisque c'était moi qui prenait toujours les initiatives. Alors oui, il savait faire pas mal d'autre choses mais ça se comptait toujours quand nous étions dans un lit, sous les draps. C'est con, de ce dire que j'avais choisi, certes, peut-être le mieux endurant dans les situations d'efforts intenses mais pas forcément le plus courageux pour se lancer à l'asseau de mon coeur. D'accord, on avait pas le droit d'entretenir une relation pour le moins stable. Je le payais, il me rendait les services que je lui demandais, ça n'irait jamais plus loin que cette relation professionnelle il faut le dire. Ça n'empêche que, parfois, il me tiltait de lui demander de me dire qu'il m'aimait. Qu'il ne mentait pas et qu'il m'aimait vraiment. Fallait-il vraiment ça pour être heureuse ? Pour l'instant, oui, je m'en étais bien acclimaté et je ne pourrais pas m'en passer. Mais je sais qu'un jour, tout ça me lassera. Qu'il ne me suffirait plus d'un jouet mais d'un vrai homme pour me tenir compagnie jusqu'à la fin de mes jours. C'est avec nostalgie que je le regardais. Un soupir franchis la barrière de mes lèvres et je me décidais à profiter des instants qu'il nous restait ensemble. Il aura de quoi se lasser également de toute façon. Aujourd'hui-même.

Quel espèce de... même là je n'arrivais pas à trouver d'insulte assez puissante pour son comportement totalement invraisemblable. J'étais tombée sur le pire des fakefriends qu'on aurait eu à me proposer. Moi, tout ce que je demande, c'était de l'attention, tout ce qu'une petite amie aimerait recevoir. En contre partie, j'avais à mes côtés un coeur de pierre qui ne savait même pas ce qu'était le rôle d'un petit ami. Pourquoi on l'avait engagé alors ? J'eus une moue boudeuse en observant l'encadrement de la porte par laquelle il avait disparu. Tss... il allait me rendre folle mais indéniablement, je l'adorais. C'était peut-être ça qui faisait que. Parce que ça n'était pas plat entre nous. Il y avait des rebondissements, un jeu quotidien et tout pleins d'autres trucs qui m'ennuyait mais me désennuyait. Je le laissais se vautrer à nouveau dans MON sofa et faire tout ce qu'il faut pour m'emmerder. Il ne pouvait pas être normalement installé ? Je ne donnais pas le bon exemple mais là, c'était chez moi. Je jetais un coup d'oeil vers la tasse de thé et... je ne sais pas mais je lui trouvais une drôle de couleur. L'avait-il fait infusé trop longtemps ? Il ne savait donc toujours pas préparer mon thé ? Un soupire las traversa mes lèvres et je me tournais de nouveau vers lui. Ses doigts s'emmêlaient dans mes cheveux et je soupirais à nouveau, cette fois de bien être. J'aurais aimé qu'il agisse ainsi depuis le début. Qu'il me prenne contre lui, même. « excuse-moi. j'aurais du être plus compatissant, je veux dire, tu as tellement de choses à faire, et puis en bon petit ami que je suis, je me dois de te comprendre, mieux que quiconque. tu me pardonnes, hein, jules. » Un vague hochement de tête tandis que je basculais vers l'avant, posant ma joue contre son torse, mes bras entourant sa taille. « Pourquoi je te pardonnerais alors que tu recommenceras encore ? J'ai fini par m'y habituer. »

Mon visage se nicha un peu plus dans sa veste, mes doigts coulant le long de son torse jusqu'à atteindre sa nuque et je me redressais juste à temps pour recevoir son baiser. Il n'allait pas me faire perdre la tête, il suffit juste que je me concentre. « oublie le thé, viens avec moi. » Je venais prendre place sur ses cuisses, face à lui, mes mains posées sur chacune de ses épaules. « Tu comptes encore abuser de ma naïveté ? » J'approchais mes lèvres de son cou et après avoir frôlé un instant sa peau, je venais happer le cartilage de son oreille entre mes dents. Une faible morsure, certes, que je cessais presque aussitôt. Je demandais de l'attention ouvertement, mais lui, tout ce qu'il trouvait à faire c'était de me faire des crasses. Je me redressais, attrapais la tasse et la portait à mes lèvres. L'odeur qui s'en résultait n'était pas... celle que j'aurais espéré et heureusement que mes lèvres n'avaient pas touché le liquide encore fumant. Il comptait m'empoisonner ? Se débarrasser de moi, tout simplement. Je relevais mon regard vers lui et d'un air dépité, je murmurais. « Cam, pourquoi tu me fais tout ça ? » C'était un gamin. Je savais être gamine quand je le voulais mais moi, c'était moi. Ma tasse pivota et son contenu se déversa sur le pantalon de mon gentil tourmenteur. Presque trop chaud pour la pauvre chose qui se cachait dessous. Je me relevais et posais ma tasse vide sur la table. Il l'avait cherché celle-là... Et encore, j'étais trop gentille parce que c'est un chiffon que je lui jetais à la figure pour s'essuyer. Mon canapé était tâché, tant pis, après tout, c'était de ma faute mais c'était surtout parce qu'il l'avait cherché. « Cam, tu voulais qu'on ailles où ? » Un sourire espiègle, je m'adossais au meuble de télévision, amusée de la situation. Finalement, il y avait du bon dans ses jeux d'enfant. Je tapotais mon doigt sur ma joue, le regardant s'essuyer tandis que, surement, il avait prit un bon coup de chaud. « Et dire qu'on aurait pu... réviser dans ma chambre. Il faudra attendre, je crois. » Un point partout.

Je ne pouvais m'en empêcher. Un rire traversa ma gorge, tentant vainement de reprendre un peu mes esprits. Comme quoi... j'aimais aussi lui rendre la monnaie de sa pièce. Au moins, c'était beaucoup plus naturel que ses promesses futiles et mensongères.